vendredi 05 octobre 2007

La veille une activité à découvrir ou à redécouvrir

La croissance exponentielle de l’information disponible notamment sur Internet change la nature de la veille. Au delà elle pose de nouvelles questions sur sa place dans l’entreprise, et offre de nouvelles opportunités….

Dans un rapport “l’éducation et l’informatisation de la société” remis au président de la république en 1980 on estimait que le volume du savoir doublait tous les 5 ans depuis 1970… depuis les estimations font état d’un doublement des connaissances/informations tous les ans ou 2 ans. Quel que soient les approximations dans ces estimations la tendance est là: exponentielle avec toujours plus d’informations, de connaissances, de facilité pour y accéder…

L’enjeu n’est plus l’acquisition d’informations mais bien la capacité à les acquérir vite, à les filtrer et à les synthétiser en leur donnant du sens par rapport à un contexte particulier (entreprise, stratégie, projet, acteurs…).

Cette activité de veille, préalable à l’action, ne peut plus, ne doit plus être l’apanage de quelques-uns (une équipe de veilleurs spécialisés entourée de conseils). Tout va beaucoup trop vite et si l’entreprise doit rester compétitive c’est en permettant plus d’agilité à tous ses niveaux, c’est en décentralisant et en rapprochant de l’opérationnel la création de sens et donc la veille.

C’est aujourd’hui non seulement possible mais necéssaire à double titre: individuel et collectif.

A titre individuel d’abord. Etre en état de veille permanente sur son entreprise, son métier, ses projets, ses passions est tout simplement naturel pour apprendre en continu et rester crédible.

A titre collectif le partage et la confrontation des sources, des idées, des analyses et synthèses est un facteur de pertinence, de cohérence et de responsabilisation pour une équipe.

C’est aussi un excellent moyen pour apprendre des autres en permanence. La veille prend alors une autre dimension. Non seulement elle ouvre l’entreprise sur l’extérieur, lui permet de regarder devant d’anticiper, mais elle devient un véritable levier interne de collaboration, de réflexion et d’initiative collective. La veille, un levier d’agilité ?

Une question d’importance se pose pour le manager: Est-il raisonnable de penser que des personnes accaparés au quotidien par des missions très opérationnelles vont consacrer du temps à veiller ?

Et dans quelle mesure seront-elles prêtes à partager le résultat de leur recherches et analyses ? A ces questions une réponse assez simple et de bon sens existe.

Cette réponse part du constat suivant : il existe aujourd’hui de nombreux outils dénomés “aggrégateurs” ou “readers” qui permettent comme leur nom l’indique d’aggréger et de lire les fameux flux ou fils RSS.

Ces outils permettent aussi très facilement de mettre en commun des sources au sein d’un espace dédié, ils sont gratuits, prêts à être utilisés en 2 minutes et ne nécessitent aucune formation.
Il s’agit donc plus d’une question de management et de volonté qu’une question technique.

De fait l’activité de veille doit être vue par le manager comme un levier au service de trois objectifs:
• Le premier inhérent à l’activité de veille est de mieux connaître son environnement pour faciliter l’action.
• Le deuxième est d’utiliser la veille comme outil de management au service de l’échange au sein d’une équipe et au service de la cohésion de cette même équipe.
• Le troisième, fruit de l’un et de l’autre, considère la Veille comme un moteur d’agilité de l’entreprise. La conscience collective des évolutions de l’environnement associée à la dynamique de collaboration engendrée, permettent à l”encadrement et aux collaborateurs d’agir en Intelligence, s’adapter, d’anticiper.

La simplicité de l’usage des outils et la croissance de enjeux confèrent à la veille un premier rôle au plan stratégique et opérationnel.

La veille est donc loin d’être le sujet marginal qu’il tend à être dans beaucoup d’organisations, c’est la clé des stratégies agiles nécessaires dans l’économie d’aujourd’hui.

— Marc Tirel