mardi 15 février 2022

La puissance collaborative au service de la transition ou comment progresser aujourd’hui dans les incertitudes de la transition avec détermination et efficacité ?

Rien ne manque : convictions sincères, discours, plan de communication, actions de visibilité, la transition écologique, énergétique - et même solidaire - tout le monde, aujourd’hui, y aspire. Dans la réalité, les dirigeants et les managers sont plus circonspects sur les actions réelles à conduire. La transition oppose encore pour beaucoup l’impact écologique à l’efficacité économique, complique la vie opérationnelle des clients et des collaborateurs, fragilise le modèle social et partenarial, le tout dans une période encore chaotique « qui n’a pas besoin d’être davantage perturbée » nous répète-t-on en aparté. Pourtant, les experts du climat nous le rappellent chaque jour, c’est maintenant que des orientations fortes doivent être prises.

Comment, dès lors, au cœur de cette période, engager pleinement la transition sans casser la machine économique et sans faire exploser notre système social ? Comment progresser aujourd’hui dans les incertitudes de la transition avec détermination et efficacité ?

La transition et ses facteurs limitants

Ce qui questionne les acteurs des entreprises aujourd’hui, c’est de quitter un modèle efficace et porté par une convergence d’intérêts entre ses parties (clients / entreprise / collaborateurs / fournisseurs / actionnaires / état / citoyens) pour un modèle inconnu, plus complexe, qui remettrait en cause jusqu’à l’existence de chacune de ces parties prenantes pour un intérêt général quelque peu lointain.
A ce stade de notre questionnement, il apparait que la transition doit affronter quatre facteurs limitants :
• La crainte des contre synergies : cohésion, impact ou valeur, court ou long terme, fin du monde ou fin du mois. Les priorités des acteurs et du système apparaissent progressivement antagonistes.
• La systémique des parties prenantes : le système relationnel qui fait la force d’une entreprise ou d’une collectivité est remis en cause, la cohésion et la confiance s’affaiblissent.
• Le contexte d’incertitude exacerbé : la période sanitaire et géopolitique n’a pas besoin du chaos supplémentaire de la transition.
• L’effort de transformation est déstabilisant : plus on se transforme, plus on se fragilise et moins on a d’énergie pour se transformer. Le risque de se retrouver en panne au milieu du gué n’encourage pas à se lancer.

Depuis une vingtaine d’années, l’approche RSE aide les entreprises et les collectivités à s’inscrire dans des normes environnementales, propose des expertises techniques en réponse à de savantes analyses du cycle de vie des produits. Souvent, pour de petits pas sans enthousiasme. Si l’expertise est rationnellement pertinente, force est de constater que la transformation reste rare et partielle. Pourquoi ? Parce que cette approche ne mobilise pas les acteurs du système lui-même.

Transition et transformation effective du système des parties prenantes

Quelle est la véritable question opérationnelle posée par la transition ? Passer d’un système synergique à un autre système avec l’ensemble de ses parties prenantes. Le contraire de synergie est antagonisme. Par conséquent, questionner un système déjà synergique fait entrevoir à chaque partie prenante de basculer, demain, dans un jeu moins synergique voire antagoniste. La simple crainte de cette incertitude paralyse chaque acteur et rend la transition difficile.

La dynamique de confiance des acteurs est ainsi aussi déterminante que l’expertise des solutions. La transition appelle chaque système de parties prenantes à se questionner ensemble sur la transition à accomplir pour pouvoir avancer en intelligence collective. La bonne nouvelle dans cette perspective est que toutes les parties prenantes ont intérêt à préserver l’habitabilité de notre planète et ont donc toutes intérêt à s’engager dans une même démarche si celle-ci peut, en même temps, leur garantir un modèle synergique : un modèle où l’impact recherché est significatif, la valeur créée est préservée et la cohésion entre les parties prenantes, garantie.

Mobiliser les acteurs, les mettre en énergie, en intelligence collective durablement durant toute la démarche est aussi essentiel que de développer des solutions pertinentes. D’autant qu’une grande partie des solutions à la transition est de nature systémique : économie circulaire, nouveaux modèles économiques, nouveaux comportements. Des dispositions qui appellent des approches plus collaboratives, des solutions qui bien souvent ne peuvent émerger que de démarches co-élaboratives.

La Transition facilitée par les dynamiques collaboratives

Cette approche conjointe de la mise en mouvement d’un système d’acteurs dans une même démarche d’intelligence collective et de co construction de solutions multi-acteurs existe, c’est la dynamique collaborative.

La dynamique collaborative est une approche qui met en mouvement en continu l’intelligence collective d’un groupe d’acteurs sur trois enjeux interdépendants : la cohésion, le sens et l’action. Ces trois enjeux activent une dynamique engendrant trois résultantes : l’engagement, la performance et la confiance.

Cette approche inverse les quatre facteurs limitants énoncés plus haut en quatre moteurs de transformation :

  1. Mettre en mouvement les acteurs par le sens : détermination du collectif sur son cap, énergie collective, engagement, confiance ;
  2. Renforcer la systémie des parties prenantes : de meilleures synergies dans l’action et plus de création de valeur et d’impact renforcent le collectif ;
  3. Co-construire la cohésion et la confiance : basée sur une dynamique co-constructive en intelligence collective, le collectif en cocréation et en coaction réduit à zéro les perspectives de potentiels antagonismes ;
  4. L’effort de transformation : porté par la détermination de chaque partie prenante la dynamique mobilise une énergie croissante à chaque itération.

A ces 4 moteurs de transformation, la dynamique collaborative apporte 3 déterminants supplémentaires :
L’Apprenance : la confiance dans l’action permet davantage de partage d’expérience et donc de supporter les dynamiques d’apprenance qui permettent d’apprendre en continu du réel et d’élargir à chaque itération la base d’engagement dans la transition ;
L’Émergence : l’intensité collaborative portée par un fort partage sur le sens, par sa dynamique de résultats (impact / valeur) et par un niveau élevé de confiance engendre un contexte de créativité collective particulier (inspiration, ouverture) susceptible de véritables disruptions paradigmatiques et culturelles ;
La Détermination : la dynamique itérative renforçant l’engagement, la performance et la confiance engendre une détermination du collectif sur sa vision, son ambition et son projet qui surdétermine ses propres résultats.

Et plus profondément la dynamique collaborative, rend chacun plus assertif sur les sujets et les actions à engager dans cette transition énergétique, ce qui augmente d’autant la performance collective.

Ces moteurs et ces déterminants ont pour caractéristique qu’ils grandissent leurs actions à chaque itération, cumulant leur force et engendrant des effets exponentiels sur le long terme : la puissance collaborative.

La dynamique collaborative permet en synthèse :

  1. d’engager la transition dans de bonnes conditions transformant un système de parties prenantes en écosystème,
  2. de monter en puissance le développement d’un modèle systémique à fort impact (contribution écologique) et significativement créateur de valeur (synergies économiques),
  3. d’engendrer dans la durée une véritable détermination stratégique par la conscience des parties prenantes d’incarner une voie singulière.

Les écosystèmes inclusifs, activateurs de transition

Nombre d’acteurs nouveaux participent de ces nouveaux modes de fonctionnement. Ils engendrent des écosystèmes d’un nouveau genre : les écosystèmes inclusifs. Là où les écosystèmes innovants étaient centrés uniquement sur la création de valeur par la technologie, se montrant dans les faits peu soucieux de leur impact social et environnemental. Là où les écosystèmes RSE, portés par le sens et la quête d’impact, négligeaient leur volet social et la création de valeur, les écosystèmes inclusifs conjuguent toutes les dimensions – l’inclusion, l’impact et la valeur – pour réussir la transition dans la durée en toute efficience par les dynamiques collaboratives.

Dans les nombreux débats en ligne, les interlocuteurs aiment à rappeler l’importance de l’humain dans la transition. Dans nos approches, l’humain n’est pas seulement important, il est l’essence même de toute considération et de toute approche. C’est en créant les conditions de sa mobilisation en continu qu’il nous permet d’envisager le dépassement, le sursaut, la puissance collaborative dont nos sociétés, nos collectivités et nos entreprises ont tant besoin pour réussir vraiment la transition, maintenant.

Cette énergie et cette puissance peuvent partout s’activer avec l’accompagnement en facilitation de transition adapté à votre contexte.

Note : Les équipes In Principo accompagnent la transition par les dynamiques collaboratives et forment au management de la transition : #3 Leadership et Transformation par les Dynamiques Collaboratives et #4 Management d’écosystèmes : découvrez notre catalogue 2022.