mardi 25 octobre 2016

Former autrement… c’est possible !

En 2015, 94% des salariés estiment être responsables de leur montée en compétence
Et 63% déclarent être à l’intiative de leurs formations.*

Bonne nouvelle !

Les salariés sont acteurs de leur montée en compétence et demandeurs de formation.
Et ces chiffres ne prennent pas en compte le temps passé par les salariés devant des Mooc, ou à regarder des conférences Ted ou encore à faire une veille professionnelle autonome et régulière. Face à cette demande, les acteurs de la formation pourraient se réjouir.

Mais le contexte est bien différent. Dans un monde qui évolue à grande vitesse, l’obsolescence des connaissances et des compétences est un défi tant pour les formateurs que pour les apprenants. Et les formats de formation classiques (descendants et présentiels) ne permettent pas de répondre à un besoin de rapidité d’intégration et de mise en pratique des connaissances.

Les profils d’apprenants évoluent également. La demande s’oriente vers des contenus qui répondraient à 2 caractéristiques clé : intéressants ET utiles. En formation se joue aussi un autre jeu que celui de l’acquisition de connaissances nouvelles… celui de l’évolution des compétences et souvent des savoir-être associés.

Une question se pose alors : comment accompagner la montée en compétence des apprenants ? Quels méthodes pédagogiques pour répondre au besoin d’apprendre en continu ? Quel rôle pour le formateur face à des apprenants affamés et souvent autonomes dans leur recherche de contenus ?

Petit panorama des innovations pédagogiques

Dans le dossier du site Sydologie sur “les 10 innovations pédagogiques qui feront 2016”, nous en avons retenu 3 :

  • Innovations 2016 : #1 – Crossover Learning, ou l’apprentissage sur le terrain : la logique de cette approche est de favoriser l’action. Qu’elle se passe en dehors de la salle de formation ou en créant des situations proches du réel dans la salle de formation. Le temps de la formation devient un espace créatif dans lequel il est possible de construire soi-même le contenu ou d’expérimenter en conditions semi-réelles.
  • Innovations 2016 : #3 – Incidental Learning, ou l’apprentissage qui ne dit pas son nom : et si nous invitions le prince de Serendip dans nos formations ? Et surtout ce moteur d’apprentissage que représente la sérendipité c’est à dire trouver par hasard ce que nous ne cherchions pas, et qui s’avère le plus utile dans notre contexte.
  • Innovations 2016 : #7 – Embodied Learning , ou l’apprentissage par le corps : Pratiquer c’est bien, bouger c’est encore mieux ! La tête n’est pas la seule à jouer un rôle dans un contexte de formation. 80%des neurones sont connectés aux… mains. Construisons des salles évolutives dans lesquelles les apprenants peuvent apprendre en mouvement.

Complétons ce panorama par les avancées amenées par les neurosciences à partir de l’article “Les quatre piliers de l’apprentissage, ou ce que nous disent les neurosciences” de Stanislas Dehaene

Ces avancées confirment ce que le facilitateur en dynamiques collaboratives sait :

  1. L’attention joue un rôle clé dans l’apprentissage c’est à dire la présence au groupe et au contenu proposé
  2. L’engagement actif est un élément qui accélère l’apprentissage en faisant vivre une expérience globale
  3. Le retour d’information ou la réflexivité favorise la consolidation et agit comme stimulateur sur l’ancrage de nouvelles postures ou compétences
  4. Consolider l’acquis : l’adulte apprenant a vécu une diversité inouïe d’expériences… En les mobilisant en formation, le formateur assure l’accueil puis l’ancrage de connaissances nouvelles.

Focus : Méthodes collaboratives en formation

Thierry Debarnot, cofondateur de digiSchool, déclare “L’éducation de demain sera collaborative” dans le journal “Les Echos”.

Le collaboratif est souvent compris comme l’ensemble des outils numérique collaboratifs : logiciels ou plateformes qui suscitent la collaboration entre utilisateurs par exemple.
En toile de fond de ces outils numériques, un mouvement profond s’opère. Le collaboratif est surtout un rapport à l’autre et au groupe. La relation est définie de la manière suivante : “nous savons que nous ne savons pas et nous allons construire ensemble des connaissances qui nous bénéficient et diffusables plus largement”. Les apprenants coopèrent pour développer leurs connaissances.

Et le formateur est un appui face à cette non-connaissance du sujet exploré. Il propose un appui au travers de sa posture d’encouragement et d’un contexte apprenant. Il peut proposer des pistes d’exploration mais il n’agit pas comme un fournisseur automatique de connaissances. La relation est horizontale. Avec des rôles complémentaires, formateurs et apprenant oeuvrent ensemble à un projet commun, le développement des connaissances du groupe.

François Taddéi, directeur du CRI, Centre de recherche interdisciplinaire confirme et complète cette approche : Série Education – 4 – Les pratiques collaboratives dans l’éducation.

Et l’intelligence collective, augmentée par les possibilités offertes par les outils numériques, peut dépasser le temps de la formation : prenons pour exemple les dispositifs de sciences ouvertes en intelligence collective

Les approches collaboratives sont parties intégrantes des innovations pédagogiques en cours et à venir.

Conclusion

Le formateur-facilitateur a un rôle essentiel : il crée le contexte d’apprentissage favorable aux apprenants. Le présentiel offre un espace d’accélération de l’acquisition des compétences au contact du groupe. Et la posture du formateur-facilitateur garantit une expérience intense d’apprentissage.

Venez découvrir nos méthodes pédagogiques en participant à la formation “Faciliter pour innover”

*Source Observatoire Cegos - étude réalisée entre mars et avril 2016 dans 6 pays européens