lundi 18 janvier 2010

2010 : Année de l’ouverture

L’Internet social nous change en profondeur : de nos rapports sociaux à ceux de l’entreprise avec son ecosystème et plus encore au sein d’elle même. En 2010, notre modèle est en train de muter à grande vitesse autour de nous. Qu’est-ce que cela change concrètement pour le management de l’entreprise ? Comment s’y adapter ?

Twitter est passé en un an, d’une notoriété de 4% des internautes français à 63% (1). Dans le même temps, Facebook de 150 millions à 350 millions de membres dans le monde, et devrait atteindre selon les projections de plusieurs analystes 600 à 700 millions de membres fin 2010. D’autres écosystèmes de l’Internet social se développent plus vite encore dopés par les applications Smartphone : Yelp, Foursquare, Praized.

Encore quelque peu masqué par l‘actualité brumeuse d’une crise qui se traine, ce surgissement de l’Internet social constitue réellement une évolution plus signifiante que ne le fut l’avènement de l’Internet transactionnel et de l’Internet média à la fin du siècle dernier : ceux-ci transposaient dans le monde des réseaux numériques la société des processus et de la culture de masse, l’Internet social fait entrer dans nos vies la culture des réseaux …

l’Internet média transposait dans le monde des réseaux numériques la société des processus et de la culture de masse, l’Internet social fait entrer dans nos vies la culture des réseaux.

L’Internet social s’intalle partout

L’Internet social change tout en profondeur : nos rapports sociaux (amis, relations, famille forment notre écosystème personnel, notre réseau social), nos rapports aux vacances (91 % des français consultent Internet avant d’acheter un séjour, et font deux fois plus confiance à leurs réseau social qu’aux offres catalogues), aux marques (l’opinion des utilisateurs a détrôné toutes les sources d’influences du marketing), aux entreprises (la communication externe a rapidement intégré ces nouvelles pratiques), à la vie citoyenne …

Dynamiques sociales 2010Conjuguant puissance de développement par sa nature de réseau et espace d’intelligence collective par son maillage, l’Internet Social s’installe désormais dans toutes les générations, les milieux, les régions développées du monde.

Les bloggers technophiles ont voulu un temps dédramatiser cette dynamique en parlant d’usages (comme il peut être d’un usage commode de commander des livres sur Amazon). La portée du phénomène en a été moins lisible. Aujourd”hui tout montre qu’il s’agit bien d’un changement de notre manière de vivre de nos valeurs, de notre conscience sociale.

L’entreprise en quête de mutation

Et, c’est sans doute cette atteinte à notre modèle structurel qui rend cette évolution si difficile à gérer pour l’organisation qui est notre cœur de toutes nos attentions professionnelles : l’entreprise.

L’entreprise sent ces mutations, les comprend rationnellement, mais reste impuissante face à ces évolutions.

Impuissante, car ce qui doit être modifié est bien plus que ses usages : il s’agit de son architecture managériale. D’une architecture hiérarchique rendue d’autant plus solide que la structure se légitimait de son propre poids, l’entreprise découvre de nouvelles formes plus aériennes, plus agiles, portées par des dynamiques humaines qui répartissent autrement les forces qui la constituent : responsabilité, risque et pouvoir. De l’architecture romane, magnifique, intemporelle et immobile, nous passons à des formes inédites et évolutives en matériaux nouveaux, vivants, intelligents. La responsabilité de ces changements étant de surcroit posée à l’appareil humain en place, la mutation semble impossible.

Il existe pourtant de plus en plus d’individus dans ces structures qui, pris isolément, seraient bien tentés par l’expérimentation de nouvelles formes, mais qui ramenés dans leurs structures, sous le poids culturel des forces en place, s’interdisent eux mêmes tout mouvement !

Nous avons déjà ici expliqué comment des mises en dynamiques collaboratives de petits groupes responsabilisés sur la finalité étaient un chemin pour progressivement mettre en dynamique l’ensemble et modifier pas à pas, la nature de la structure, sa culture, son architecture. Il y a une autre dimension, plus essentielle parce que plus profonde qui est au cœur de ces mutations : l’ouverture.

L’ouverture valeur clé du nouvel état d’esprit

Croissance des dynamiques socialesL’ouverture est la valeur clé du nouvel état d’esprit : ouvert aux autres, aux idées nouvelles, à l’expérimentation. Ouvert veut dire réceptif, réceptif pour écouter, analyser, s’intéresser. Pas ouvert pour tout accepter. Ouvert comme préalable à l’intelligence des idées, des relations, intelligence de l’action.

L’ouverture est la valeur phare des mutations que nous vivons. Si la technologie permet l’Internet Social, c’est en priorité l’humain qui le rend possible.

L’ouverture change les relations humaines, c’est cette déferlante positive que nous observons dans nos vies sociales.

Pour changer à leur tour les entreprises doivent se mettre en situation d’ouverture - agilité, innovation collaborative, intelligence d’écosystème, l’ouverture est la clé de la mutation progressive des entreprises - et utiliser les outils porteurs de cette nouvelle vision : Internet Social, Cloud Computing …

Ces dernières années les dynamiques sociales ont ouvert le champ d’une nouvelle manière de vivre.

2010, année de l’ouverture

En 2010, nous gageons que l’ouverture accélèrera une nouvelle manière de vivre l’entreprise, de coentreprendre avec ses collaborateurs, ses partenaires, ses fournisseurs, ses clients, la société.

Oui, 2010, est bien l’année de l’ouverture.

Bonne année 2010 à toutes et à tous !

— Olivier Réaud